Le tradescantia, originaire d’Amérique, est introduit sur le continent européen au 17ième siècle.

Il supporte probablement cette longue traversée transatlantique, grâce à ses qualités de robustesse qui lui ont valu l’appellation de « misère ». La définition de ce terme est « sort digne de pitié », ou «malheur extrême ». Confronté dans son milieu naturel à la pauvreté du sol, au manque d’eau, à la lumière faible il a développé une incroyable résistance à une existence de privations. Le tradescantia est dit « increvable ». Une seule faiblesse, sa partie aérienne est gorgée d’eau, aussi, il craint le gel. Cette plante d’intérieur pourra, dans les régions aux doux hivers, trouver sa place dans le jardin où elle fera un très décoratif couvre-sol.
Son nom lui vient du naturaliste anglais John Trasdescant. John Tradescant père et fils furent d’illustres naturalistes, jardiniers, voyageurs et collectionneurs, le Garden Museum à Londres leur rend hommage.
L’entretien, le tradescantia conviendra à ceux et celles qui disposent de peu de temps, ou qui n’ont pas la « main verte ». On peut l’abandonner le temps des vacances. Bien qu’adaptait aux conditions les plus dures, il appréciera que l’on prenne soin de lui pour conserver et entretenir sa beauté ornementale.
L’arrosage, il faut éviter un trop grand stress hydrique notamment en été. Il possède des tiges charnues qui emmagasinent l’eau, ce qui explique sa résistance aux oublis d’arrosage. Les apports d’eau seront de modérés à rarissimes durant le reste de l’année. L’eau ne doit pas stagner au risque de provoquer le pourrissement des racines.
Le substrat, il doit assurer un bon drainage, un simple terreau de qualité conviendra. Un engrais liquide sera le bienvenu pour un bon développement de la plante. Certaines misères pourront être cultivées telles des bouquets, dans un vase, les tiges dans une eau qui sera renouvelée.
L’exposition à la lumière, le tradescantia s’accommode d’un faible éclairage. Toutefois, le manque de lumière va affecter la couleur du feuillage et le vert deviendra dominant. Aussi, pour avoir le plus bel effet coloré, la lumière sera nécessaire, mais pas de soleil direct qui brûle et fait pâlir les couleurs.
La floraison, elle est discrète et dure plusieurs mois. Les fleurs sont éphémères se renouvelant.
La taille, en fin d’hiver ne pas hésiter à rabattre les tiges, cela permettra à la plante de se renforcer en beauté, sans cela elle va se dégarnir. Toute l’année, il est possible d’intervenir en retirant les feuilles mortes, en « pinçant » les tiges.
Son aspect, elle ne prend pas beaucoup de hauteur, elle est rampante ou tombante.
Si la misère paraît souffrir, les causes sont liées à trop ou pas assez d’eau, à l’air ambiant sec, à un soleil direct. Il est facile de corriger ces erreurs.
Très décoratif le tradescantia se décline en de nombreuses variétés, plus d’une soixantaine.
Il est apprécié pour sa robustesse, mais surtout pour l’élégance et la coloration de son feuillage : vert, rose, crème, jaune…pourpre…
Ne pas hésiter à céder à un coup de cœur parmi la soixantaine de variété : T. zebrina (rayé de rose, vert, crème,argent), T. pallida (pourpre/duveteuse), T. spathace (longues feuilles) , T. fluminensis (panaché), T. sillamonta (veloutée), T. virginiana (fleurs bleues)…
Il ne reste plus qu’à mettre en valeur la misère : en suspension en cascade de feuilles, en tableau végétal, en vase les tiges dans l’eau, en jardinière…décor d’intérieur, de balcon ou de jardin…ce classique traverse les époques séduisant toutes les générations d’amateurs de plantes.
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