Le caladium, c’est une exubérance de couleurs offrant un éventail du blanc au flamboyant, c’est un feuillage ornemental délicat et raffiné.
On dénombre une kyrielle de variétés et pour chacune d’elle une appellation très imagée : oreilles d’éléphant, ailes d’ange, cœur de Jésus, palette de peintre… white queen, spring flying, white christmas, pink cloud…et des milliers d’autres noms inspirés par son feuillage bicolore, tricolore, bariolé. Ces noms anglais sont attribués par les créateurs américains prolifiques qui lui consacrent un festival à Lake Placid en Floride, et, thaïlandais inventifs qui le magnifient.
Le site ci-après consacre un article à l’historique du caladium en Amérique du Nord : www.edisonfordwinterestate.org/the-caladium-journey
Originaire d’Amérique du Sud et Centrale, le genre Caladium, depuis son introduction en Europe a fait l’objet d’innombrables sélections artificielles donnant naissance à une multitude de cultivars rivalisant en originalité.
(cultivar : variété d’espèce végétale n’existant pas à l’état naturel, résultant de manipulations génétiques.)
Un petit résumé sur le parcours du caladium.
Lors d’une escale au Brésil, la plante est décrite parmi les milliers d’autres répertoriées par Philibert Commerson lors du tour du monde débuté en 1766 par Louis-Antoine de Bougainville. Il quitte l’expédition sur ordre du roi en 1768, et, débarque sur l’île Maurice où il meurt en 1773.Ce voyage, il l’a entrepris en compagnie de son « valet », Jeanne Barret, déguisée en homme, qui fut une précieuse et compétente assistante.
Des tubercules arrivent en France vers 1857. Antoine Chantin, horticulteur, va les cultiver et les commercialiser. Alfred Bleu fait des premiers essais de semis et d’hybridation. En 1883, au Pavillon de la ville de Paris, il expose 120 variétés de caladium « délicates brésiliennes aux toilettes chamarrées » (C. Boréale, C. Bosphore, C. Albane, C. Candidum…). Au début des années 1900, cette plante fragile à cultiver en France va peu à peu être abandonnée, alors qu’elle va être remarquée et multipliée en Amérique. A la même époque, elle va partir vers l’orient avec le roi du Siam, pendant de nombreuses années elle sera réservée au roi et à ses proches, pour finalement rencontrer le succès en Thaïlande et en Asie.
Cette plante tropicale des forêts et bords de rivières aime l’humidité et la chaleur. Dans nos intérieurs cette plante requière une attention particulière.
La température, elle doit être constante entre 20 et 25 degrés mais dans une ambiance humide.
L’exposition, choisir une situation lumineuse mais pas de soleil direct, la lumière a une influence sur les couleurs.
Le substrat, opter pour un terreau riche en humus et acide (terre de bruyère que l’on mélange à un terreau horticole). Il faut un bon drainage. Une fertilisation permettra d’enrichir le bulbe afin qu’il ne s’amenuise pas.
L’arrosage, il doit être modéré. Entre 2 arrosages, laisser sécher la surface du substrat. Pas d’eau stagnante ! Il est possible d’améliorer l’hygrométrie en plaçant un sous vase avec des billes d’argile, des graviers qui seront régulièrement humectés, ou, placer le vase près d’une fontaine. Eviter de vaporiser de l’eau sur les feuilles, toutefois en cas d’aspersion ne pas utiliser d’eau calcaire.
Le pétiole, cylindrique, charnu et coriace soutient une feuille d’envergures impressionnantes de 15 à 45 cm de long et 10 à 20 cm de large.
Les feuilles, fabuleuses, spectaculaires, parfois si fines qu’elles en sont transparentes, sont en forme de triangle, de cœur (cordées), de fer de lance (sagittées), de bouclier, de pointe de flèche… et sont richement décorées, nervurées, tachetées, veinées, mouchetées, panachées de couleurs chatoyantes de nuances de vert, rouge, saumon, rose, blanc. Ces feuilles extraordinaires sont du plus bel effet décoratif mais caduques. Le caladium provient de région aux saisons marquées. Si l’on veut conserver le tubercule ne couper la feuille et sa tige lorsqu’elles seront complètement sèches, afin de ne pas contrarier le processus qui permet au rhizome de fabriquer ses réserves.
On se débarrasse souvent de la plante une fois fanée. En effet, il faut attendre 5 mois avant que le rhizome renaisse, au cours de cette période il faut assurer sa conservation, son hivernage .Soit le pot est placé dans un lieu sombre, autour de 16 degrés. Soit le bulbe est déterré, séché, placé dans des copeaux de bois dans le noir autour de16 degrés. Le tubercule va se mettre en sommeil et préserver ses réserves pour le printemps et assurer sa croissance, il est recommandé d’effectuer un léger arrosage 1 fois par mois. Pas d’excédent d’eau !
Le tubercule, c’est une tige épaisse, indispensable à la survie de la plante durant les périodes les plus dures de sècheresse, c’est une réserve source d’énergie et de renaissance. De rares tubercules sont comestibles (C. esculentum), mais la majorité sont toxiques ainsi que feuilles, pétioles, fleurs, fruits.
Plantation, elle se fait au mois de mars dans de la mousse ou de la sphaigne humide, avec un bon drainage. Séparer les petits tubercules qui se sont formés sur le tubercule principal. Recouvrir le bulbe de terreau, en apportant un peu d’engrais à diffusion lente ; le conserver à l’ombre quelques jours, il va s’enraciner. Surveiller le bulbe qui peut être sujet au pourrissement. Puis la croissance va se réaliser à température entre 18 et 24 degrés et avec lumière, une petite serre peut jouer le rôle de couveuse, avant que la plante soit rempotée dans un vase plus grand.
Le vase, un rappel sur sa qualité, un vase en terre est poreux et permet la circulation de l’air et l’évaporation contrairement au plastique.
Les fleurs miniatures, cornets blanchâtres, apparaissent à la fin de l’été mais ne présentent aucun intérêt décoratif, aussi il est conseillé de les supprimer afin de favoriser le feuillage.
Le caladium se plaît en intérieur, en serre. Il peut décorer les logements et les terrasses seul ou en association avec d’autres variétés, il convient aussi bien aux résidences qu’aux bureaux tant le feuillage est élégant et luxuriant.
Sous nos latitudes, en extérieur en mi-ombre, de croissance rapide, il peut être un couvre sol au pied des arbres ou incorporé dans un massif. Il ne supportera que la période estivale, chaude et humide. Il faudra récupérer et stocker les bulbes qui ne supporteront pas les gelées.
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